Pour profiter de davantage de temps avec leurs enfants, certains parents envisagent de transformer leur contrat de travail à temps complet en mi-temps. Si ce choix comporte certains avantages, il peut aussi impacter vos droits à la retraite. Voici les conséquences d’une réduction de la durée d’exercice de vos fonctions sur le montant de votre future pension.
Un salarié peut-il décider d’exercer son métier à mi-temps ?
En France, les salariés peuvent parfois négocier avec leur employeur une réduction de leur temps de travail, au profit d’un contrat à temps partiel. À la naissance d’un bébé, les parents, majoritairement les mères, optent bien souvent pour un passage à mi-temps, qui leur permet de se consacrer davantage à l’éducation de leurs enfants, au même titre que celles que l’on nomme mères au foyer.
Si ce choix comporte inévitablement certains inconvénients d’ordre financier, tels que la réduction automatique du salaire et des avantages acquis au sein de la société (treizième mois et primes diverses désormais calculées au prorata du temps de présence au sein de l’entreprise), il contient aussi quelques avantages.
Malgré un impact certain sur la future retraite des concernés, l’exercice d’un métier à mi-temps permet aux parents de s’impliquer davantage dans l’évolution de leurs enfants. En prime, ces derniers continuent de cotiser auprès de leur Caisse de retraite, ce qui leur permet d’être assurés de pouvoir mettre un terme à leur carrière professionnelle la même année que s’ils avaient exercé leur métier à temps complet.
Quel est l’impact d’un emploi à mi-temps sur la retraite ?
En fonction de la durée pendant laquelle vous exercez votre métier à mi-temps, vos droits retraite peuvent subir ou non les conséquences de cette réduction du temps de travail. Entre rémunération, départ en retraite et impact sur la complémentaire, quelques changements peuvent avoir lieu dès lors que vous optez pour un contrat de travail à temps partiel.
Une pension de retraite moins élevée si le mi-temps est pris en compte
Pour calculer le montant de votre future pension de retraite, les régimes s’appuient sur les meilleurs salaires perçus au cours de 25 années d’exercice. Si votre période de mi-temps n’est pas prise en considération dans ces opérations mathématiques, le fait d’avoir réduit votre temps de travail n’aura aucune incidence sur votre rente. En revanche, si vous avez travaillé à mi-temps la majeure partie de votre vie, vous pourrez bien voir vos droits retraite être revus à la baisse.
Une retraite complémentaire moins élevée
Pour calculer vos droits, la retraite complémentaire s’appuie sur le nombre de points cotisés au cours de votre vie salariale. Or, en passant à mi-temps, vous cumulez forcément moins d’avantages auprès de votre caisse de retraite. Si votre statut d’employé à temps partiel dure dans le temps, il est possible que le montant de votre rente Agirc-Arrco soit réduit, puisqu’il est automatiquement calculé en fonction des taux cotisés.
Une fin de carrière retardée
Bon nombre de salariés à mi-temps craignent de devoir travailler davantage que les autres employés pour prétendre à une pension complète. Or, cette idée est fausse. En effet, quand vous travaillez à temps partiel, vous continuez de cotiser chaque année vos 4 trimestres retraite auprès de l’Assurance vieillesse. Par conséquent, vous n’aurez pas forcément à continuer à exercer votre métier plus de temps que les salariés à temps complet pour pouvoir liquider vos droits et profiter de votre pension.
Comment éviter un impact négatif sur ma retraite en étant à mi-temps ?
Pour éviter de voir le montant de votre pension de retraite être réduit à cause de vos années d’exercice à temps partiel, il est possible de trouver des alternatives qui vous permettront non seulement de passer davantage de temps avec vos enfants, mais aussi de profiter des privilèges accordés aux travailleurs salariés à temps complet.
Négociez des cotisations supplémentaires auprès de votre employeur
Pour détenir autant de droits retraite que vos collègues salariés à temps complet, vous pouvez solliciter votre employeur pour lui demander de cotiser davantage. En effet, malgré un temps de travail réduit, il est possible de cumuler tout autant d’avantages que les autres en adaptant simplement les prélèvements qui ont lieu sur vos revenus.
Si cette option fait forcément baisser le montant de votre salaire, elle s’avère toutefois efficace pour voir votre période de mi-temps passer inaperçue au moment de calculer vos droits à une pension complète.
Passez à mi-temps grâce à la retraite progressive
Si vos périodes d’exercice à mi-temps ont impacté le montant de la retraite qui vous est due, vous pouvez encore agir en choisissant la retraite progressive. Cette option permet aux salariés de plus de 60 ans ayant cumulé plus de 150 trimestres retraite de réduire leur temps de travail et de voir une part de leur pension leur être délivrée en compensation de leur perte de revenus. En plus de leur permettre de travailler moins, le dispositif leur offre aussi l’opportunité de cumuler davantage de droits.
Quels avantages permettent aux parents de limiter les pertes dues à un mi-temps ?
L’exercice d’un métier à mi-temps, s’il comporte des inconvénients, peut parfois être compensé par des majorations et surcotes accordées aux parents, particulièrement aux mamans qui donnent naissance ou adoptent un enfant. Ces avantages compensent les pertes subies par les salariés à temps partiel en termes de droits retraite.
Une majoration des trimestres retraite à la naissance d’un enfant
La naissance d’un enfant donne lieu à la délivrance de trimestres supplémentaires pour les mamans. En effet, ces dernières peuvent profiter de 8 trimestres offerts lorsqu’elles donnent vie à un nouveau-né et qu’elles réduisent leur activité professionnelle pour l’éduquer. Ces avantages issus de la nouvelle réforme des retraites compensent les pertes liées à une activité à mi-temps.
Des surcotes accordées pendant le congé parental
Aussi, si les parents décident de suspendre leur activité salariée totalement au profit de l’éducation de leur jeune enfant, une surcote parentale peut leur permettre de voir le montant de leur pension de retraite être majoré. Ce privilège, accordé aussi bien aux mamans qu’aux papas ayant privilégié une présence auprès de leur nouveau-né, permet de bénéficier d’une rente 5 % plus élevée que prévu.
