Pour s’occuper d’un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap, des millions de Français interrompent ou réduisent chaque année temporairement leur activité professionnelle. Pour compenser la perte de revenus liée à ce choix, les assurés peuvent compter sur une indemnisation, qui sera dès 2025 renouvelable. On vous en dit plus sur les nouveaux droits accordés aux travailleurs bénéficiaires du congé de proche aidant.
Qu’est-ce que le congé de proche aidant ?
Au cours d’une carrière professionnelle, les Français sont susceptibles de faire face à des problèmes familiaux qui nécessitent une réduction, voire une interruption de leur travail. Lorsqu’un proche fait face à une perte d’autonomie ou qu’il se trouve subitement en situation de handicap, il est possible de solliciter le congé de proche aidant auprès de son employeur, afin de se dégager du temps pour s’occuper du membre de la famille qui se trouve en difficulté.
Un dispositif qui permet de conserver son emploi en cas de souci familial
Lorsqu’un salarié fait face à la maladie d’un proche dont l’état de santé nécessite une présence et un soutien, son emploi n’est pas forcément menacé. En effet, en demandant à l’employeur un congé de proche aidant, il est possible de prendre du temps pour sa famille tout en étant assuré de retrouver son poste à l’issue du congé.
Un congé indemnisé par les CAF et MSA
Pour éviter que les travailleurs se retrouvent en difficulté financière, faute de salaire, la Caisse d’allocations familiales et la MSA prévoient une indemnisation provisoire, versée à ceux qui se trouvent en congé de proche aidant.
En effet, l’Allocation journalière de proche aidant permet, pendant une durée limitée, de compenser le manque à gagner causé par la réduction, voire l’interruption de l’activité professionnelle. Pendant une durée limitée, ce coup de pouce de la CAF permet aux salariés d’être rémunérés pour leur engagement auprès du membre de leur famille malade.
Qui sont les salariés éligibles à ce droit ?
Pour pouvoir bénéficier du congé de proche aidant afin d’être davantage disponible pour un proche malade, il convient de remplir certaines conditions.
Avoir un lien étroit avec la personne en perte d’autonomie
Le salarié doit être un proche du bénéficiaire. Il peut s’agir d’un conjoint, d’un partenaire de PACS, d’un concubin, d’un ascendant, d’un descendant, d’un collatéral jusqu’au quatrième degré (frère, sœur, oncle, tante, neveu, nièce), ou d’une personne résidant de manière stable et effective avec le salarié, ou encore d’une personne âgée ou handicapée avec laquelle le salarié réside ou entretient des liens étroits et stables.
Justifier de la situation de dépendance du membre de la famille
Le proche aidé doit être reconnu comme une personne âgée en perte d’autonomie classée GIR 1 à 3 selon la grille AGGIR, ou une personne handicapée avec un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %, ou encore bénéficier d’une prestation d’éducation spéciale et de soins à domicile.
Quel est le montant de l’allocation journalière de proche aidant ?
Ce congé n’est pas rémunéré par l’employeur, sauf dispositions conventionnelles le prévoyant. Cependant, le salarié peut percevoir une allocation journalière du proche aidant (AJPA). Depuis le 1er janvier 2024, le montant de l’AJPA est de 64,54 € par jour et 32,27 € par demi-journée.
Quelle est la durée d’indemnisation du congé de proche aidant ?
La durée d’indemnisation du congé de proche aidant est de 66 jours sur l’ensemble de la carrière professionnelle, grâce à l’Allocation journalière du proche aidant (AJPA). Le congé lui-même peut durer jusqu’à trois mois, renouvelable, dans la limite d’un an, sauf dispositions conventionnelles plus favorables.
Que prévoient les autorités concernant le congé de proche aidant pour 2025 ?
À partir du 1er janvier 2025, les autorités ont prévu une modification importante concernant l’allocation journalière du proche aidant. Lorsque la durée maximale de 66 jours d’indemnisation aura été atteinte, le droit à l’AJPA pourra être renouvelé si le proche aidant apporte son aide à une personne différente de celle pour laquelle il a précédemment bénéficié de cette allocation, selon le décret en vigueur.
Ce renouvellement sera possible dans la limite de 66 jours supplémentaires, et le nombre maximal d’allocations journalières versées ne pourra pas dépasser 264 jours sur l’ensemble de la carrière professionnelle du bénéficiaire. Cette mesure vise à offrir une plus grande flexibilité et un soutien continu aux proches aidants qui se dévouent pour différentes personnes en situation de dépendance.